L’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Après avoir établi un état des lieux inquiétant du problème à l’échelle mondiale , l’OMS a émis en mai 2015 un plan d’action global recommandant à tous les États membres d’élaborer un plan national intersectoriel de maîtrise de l’antibiorésistance d’ici 2017.
Le 21 septembre 2016, l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté une résolution ambitieuse sur la lutte contre l’antibiorésistance. La déclaration politique de la réunion des chefs d’état et de gouvernement sur l’antibiorésistance a demandé au Secrétaire Général de mettre en place, en collaboration avec l’OMS, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), un groupe de coordination inter-agences ad-hoc sur le sujet (IACG).
Les sommets économiques mondiaux
L’antibiorésistance a fait l’objet d’une déclaration au sommet du G7 de juin 2015, puis au sommet des ministres de la santé à Berlin en octobre 2015.
Les 26 et 27 mai 2016, le G7 s’est engagé à fournir des efforts collectifs pour renforcer et mettre activement en œuvre une approche "une seule santé" multi-sectorielle.
Les 4 et 5 septembre 2016, le G20 a publié un communiqué qui souligne un soutien fort aux actions de l’OMS, la FAO et l’OIE dans ce domaine.
En mai 2017 à Berlin, à l’occasion du G20, les ministres de la santé ont fait une déclaration sur l’antibiorésistance. Ils ont invité à la réalisation des plans nationaux de lutte contre l’AMR, ont insisté sur la prévention et l’usage prudent des antibiotiques, sur le lien entre santé humaine, animale et environnementale, et ont encouragé l’investissement dans la recherche.
→ Consultez la déclaration en anglais
En 2018, l’antibiorésistance a de nouveau été à l’agenda international. L’Argentine l’a inscrite à l’ordre du jour de la réunion des ministres de la santé du G20 du 4 octobre 2018. Les États ont été invités à discuter notamment de l’élaboration des plans nationaux d’action contre l’antibiorésistance, des indicateurs de surveillance et de l’innovation en matière de traitements et d’outils de diagnostic.
En octobre 2019, la réunion des ministres de la Santé du G20 à Okayama dans le cadre de la présidence japonaise a permis d’aborder à nouveau la lutte contre l’antibiorésistance. Il s’agit d’une composante de la sécurité sanitaire, figurant parmi les thèmes prioritaires. Les membres se sont engagés à poursuivre les efforts dans la lutte contre l’antibiorésistance.
→ Consulter le texte de la déclaration en anglais
Le 4 juin 2021, le G7 a publié un communiqué qui souligne la nécessité d’un effort collectif pour renforcer la lutte contre l’antibiorésistance.
→ Consulter la déclaration en anglais
Une déclaration a été publiée à la suite de la réunion des ministres de la Santé du G20 à Rome, Italie, les 5 et 6 septembre 2021, insistant sur le besoin de continuer actions collectives pour lutter contre l’antibiorésistance.
→ Consulter la déclaration en anglais
L’union européenne (UE)
A l’occasion de la Présidence Française du Conseil de l’Union Européenne (PFUE) 2022, une conférence ministérielle « Une seule santé » dédiée à l’antibiorésistance aura lieu le 7 mars à Paris. Celle-ci réunira les ministres de la santé et de l’agriculture des 27 États membres (visioconférence), les Directeurs généraux de la santé et Chefs des services vétérinaires des 27 États membres, les responsables des plans d’action nationaux de lutte contre la résistance aux antimicrobiens des ministères de la Santé et de l’Agriculture des 27 États membres, les représentants de la Commission Européenne, ainsi que des agences européennes et des organisations internationales. Cette conférence aura pour but de faire le point sur les progrès de l’Union européenne sur ce sujet, d’identifier les domaines à améliorer et de discuter des besoins à couvrir. Vous pouvez retrouver cet évènement sur le site internet dédiée à la PFUE.
La résistance aux antibiotiques fut l’une des priorités de la présidence néerlandaise de l’Union européenne, conduisant le Conseil européen à adopter le 17 juin 2016 une résolution pour renforcer la lutte contre l’antibiorésistance. A l’image du plan OMS, celle-ci invite les États membres à disposer d’un plan national intersectoriel à l’horizon mi-2017. La résolution inclut également des objectifs quantifiés. De plus, elle met un place un réseau Européen intersectoriel - « One Health Network » - d’échanges et de coordination des politiques de santé humaine et animale appliquées dans les États membres. Elle encourage aussi les discussions avec l’industrie afin de préserver l’accès aux antibiotiques existants. Elle appelle à accroître l’usage des mesures de prévention vaccinale chez l’animal comme chez l’homme, ainsi que le développement et l’accès aux outils diagnostiques. Enfin, cette résolution renforce la recherche, notamment via le programme international d’initiative européenne « Joint Programming Initiative on Antimicrobial Resistance » (JPI-AMR).
→ Pour en savoir plus sur le programme JPI-AMR
Le 29 juin 2017, la commission européenne a publié son plan d’action pour combattre la résistance aux antibiotiques avec comme principe de base « une seule santé ». Ce plan d’action comporte trois axes :
→ Pour en savoir plus sur les actions de l’Union européenne (en anglais)
Le 14 juin 2019, le Conseil de l’Union européenne a adopté des conclusions sur la lutte contre la résistance aux antimicrobiens afin de faire de l’UE une région de pratiques d’excellence dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Le conseil souligne la nécessité de prendre d’urgence des mesures pour favoriser la mise au point de nouveaux antimicrobiens, alternatives et diagnostics rapides et modernes. Elle invite les états membres et la CE à garantir la disponibilité dans l’ensemble de l’Union d’antimicrobiens qui ont fait la preuve de leur efficacité et à soutenir les activités de recherche et de mise en œuvre de modèles économiques appropriés pour la mise au point de nouveaux antimicrobiens. Les efforts doivent également viser une meilleure information du grand public et des professionnels de santé sur ce problème majeur.
L’action conjointe européenne sur la résistance aux antimicrobiens et les infections associées aux soins (EU-JAMRAI)
Dans ce contexte, la France pilote l’action conjointe européenne EU-JAMRAI (coordinateur : Inserm avec l’appui de la Direction générale de la Santé du ministère chargé de la Santé).
Réunissant 44 partenaires en Europe et financée en partie par la DG-Santé de la commission européenne, cette action conjointe vise à assurer l’adoption et la mise en application coordonnées des politiques de maîtrise de la résistance aux antibiotiques et des infections associées aux soins dans les États membres de l’UE. Les organisations internationales (OMS Europe, Organisation de Coopération et de Développement Économiques, ECDC) sont également impliquées dans ce projet afin d’enrichir le débat de leur expertise et de garantir la cohérence avec les initiatives existantes.
Le symbole de la lutte contre l’antibiorésistance a été a été révélé le 10 novembre par l’action conjointe Européenne EU-JAMRAI. Ce symbole a été sélectionné à l’issue d’un concours ouvert à tous à l’échelle européenne, qui a attiré 600 candidatures. Son créateur est David Ljungberg, un concepteur de produits et directeur artistique suédois. Il a été pensé comme un moyen visuel de sensibilisation au défi planétaire qu’est la résistance aux antibiotiques et peut être réalisé par tous.
Pour aller plus loin :
– Site internet de l’action conjointe européenne EU-JAMRAI
– Compte twitter de l’action conjointe européenne EU-JAMRAI