Prise en charge d’une intoxication au monoxyde de carbone (CO)

Les symptômes

Il existe deux types d’intoxication :

 l’intoxication aiguë, qui entraîne une intervention des secours en urgence et se manifeste par des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, voire un coma et le décès ; Des séquelles neurologiques peuvent également apparaître plusieurs semaines après l’intoxication aigüe.

 l’intoxication chronique, qui entraîne des maux de tête, des nausées, une confusion mentale. Difficilement détectable, elle peut entraîner, à la longue, des troubles cardiaques ou respiratoires. Ce type d’intoxication est actuellement suspectée de perturber le développement cérébral des enfants et notamment leur fonctionnement intellectuel.

Des signes cliniques peu spécifiques

Les signes cliniques ne sont pas spécifiques : maux de tête, vertiges, malaises, nausées, dyspnée, troubles de la vision, de l’odorat ou du goût, troubles du sommeil, de la mémoire, de l’attention, douleurs thoraciques, abdominales, musculaires peuvent être rencontrés à des fréquences variables.

Ces intoxications donnent ainsi souvent lieu à un grand nombre de faux diagnostics de grippe, de gastro-entérites ou d’autres affections bénignes. Trois situations cliniques particulières méritent d’être notées : la femme enceinte (risque élevé pour le fœtus), l’enfant de moins de deux ans (présentation atypique, par exemple cris), personnes âgées (les signes non spécifiques peuvent être attribués à tort à l’âge).

Isolément, les signes cliniques ne peuvent donc permettre d’affirmer l’intoxication. Il paraît même déraisonnable de demander le signalement de cas soupçonnés sur la seule clinique, sans autres éléments, ce qui entraînerait sans doute un grand nombre d’enquêtes inutiles. En revanche, les signes cliniques doivent conduire le médecin à soupçonner une intoxication au CO et à rechercher d’autres éléments de confirmation.

Traitement

L’intoxication aiguë est spectaculaire car souvent plusieurs membres d’une même famille sont touchés, voir une collectivité toute entière (salle de réunion, de mariage, église, restaurant). Les intoxiqués même légers sont transportés vers l’hôpital et mis sous oxygénation dès leur prise en charge par les services de secours, pour accélérer l’élimination du monoxyde de carbone. A l’hôpital, les intoxiqués les plus graves sont placés en caisson hyperbare pour une séance de 90 minutes. Après l’accident, un suivi médical devrait être assuré par l’hôpital pendant une année. En cas d’intoxication grave, il y a un risque de séquelles : migraines chroniques, dépendances neurologiques (troubles de la coordination motrice, paralysies de toutes formes) invalidantes.

Le coût de la prise en charge d’un patient intoxiqué (transfert et hospitalisation) a été évalué entre 1 500 et 6 000 euros.

En cas de suspicion d’intoxication due à un appareil à combustion

  • Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres
  • Évacuez les locaux au plus vite et appelez le 112 (n° d’urgence européen), le 18 (Sapeurs Pompiers) ou le 15 (SAMU)
  • Ne réintégrez pas les lieux avant d’avoir reçu l’avis d’un professionnel du chauffage ou des sapeurs pompiers

Source :

Direction générale de la santé
Sous direction Prévention des risques liés à l"environnement et à l’alimentation
Bureau EA2 - Environnement intérieur, accidents de la vie courante et maladies du travail
14, avenue Duquesne 75007 Paris